Ses petits yeux noirs, son visage gai, marqué par quelques rides, n’entravent en rien sa beauté. Teint noir, taille moyenne, Mariam Sy Diawara est la fondatrice de l’Africa Web Festival, un évènement qui fait la promotion du numérique en Afrique francophone. Philanthrope dans l’âme, elle est aujourd’hui une référence dans le domaine de la communication en Afrique francophone. Dimanche 20 novembre 2022, rencontre avec une dame qui se distingue par un brillant parcours professionnel.

Assise dans son somptueux salon, ses mains tiennent des documents avec delicatesse. « Je finalise les derniers détails de Africa Web festival qui aura lieu dans quelques jours », révèle-t-elle. Mariam Sy est l’incitatrice de cet événement qui regroupe les professionnels du web. Pour elle, contribuer au dynamisme de l’Afrique 3.0, c’est lui donner une image positive. « J’étais avec des amis producteurs qui avaient créé un festival numérique en France. Je me suis dit pourquoi ne pas faire la même chose pour l’Afrique. Je suis entrée en contact avec des personnes qui avaient la même vision que moi. Elles m’aident aujourd’hui à agrandir ce projet. Africa web festival est le plus grand rassemblement du numérique, de l’entrepreneuriat et de l’innovation. Nous voulons que les Africains vivent le numérique à la manière africaine. C’est une tribune offerte à la jeunesse pour montrer leur talent », indique-t-elle d’une voix posée.

Après l’obtention du Baccalauréat en Côte d’Ivoire, elle se laisse bercer par le vent de la vie. Elle dépose ses valises en France où elle se forme en publicité. « J’ai eu la chance d’avoir un emploi après mon bac grâce à mon oncle qui travaillait dans le domaine de la communication. Comme il n’y avait pas d’école, on m’envoie en France à Avast pour me former à la publicité. L’institut Avast a créé la première agence de pub’ en Côte d’Ivoire, il a servi de tremplin pour crée d’autres en Sénégal, au Mali et au Burkina. Cela a nourri mon amour pour l’Afrique », se souvient-elle.

Entrepreneuse dans l’âme, avec le souci du futur, Mariam Sy se fixe pour mission d’aider l’Afrique. En 2000, direction le Québec. Dans cette province canadienne, son rêve se réalise très vite. Elle représente l’Afrique au conseil d’Administration du Mondial de la Publicité Francophone. Elle fonde la Maison d’Afrique. Quelques années plus tard, Mariam se lance dans l’entrepreneuriat social en créant des projets portés sur la jeunesse (carte jeunes, revues, club jeune et concours d’écrivains). « Ma vision, c’est d’accompagner la créativité africaine et le numérique pour éviter les débordements. Le rêve derrière toutes ces structures est de faire la promotion de l’Afrique. Et que ce ne soit pas les autres qui le fassent à notre place. Je suis une faiseuse de ponts entre les humains. Tout ce que je crée, je le mets à leur disposition. Je crée, je tombe et je me relève. En fait, la question que je me pose, c’est comment je peux servir dans ce que j’entreprends ? Il Ya, les gens qui me disent, mais pourquoi tu ne penses pas à toi ? Je pense que je suis faite pour aider. », explique-t-elle la gorge nouée d’l’émotion.

Mariam Sy amasse quarante ans d’expériences dans la communication, la publicité et la culture. Le poids de son âge n’entrave pas sa rêverie. L’altruiste ne ménage ni son temps ni son énergie pour aider le peuple. Impulsive et humaine, tels sont les caractères qui la définissent. Son amour pour l’humain lui vient de son père. « Je suis née dans une famille religieuse. Chez nous, l’apport à l’humain est plus important que le gain. J’ai eu la chance d’avoir un père très protecteur qui aidait les gens avec le peu qu’il avait. », se confie-t-elle. La cupidité est à ses yeux le plus grand défaut de l’homme. Ce qu’elle voudrait que les gens retiennent d’elle ? « Elle a fait sa part, elle a aidé et aimé les gens sans aucune distinction ».

Germaine Kolié