Le Sofitel hôtel Ivoire d’Abidjan a abrité la première journée de l’édition 9 du forum de l’emploi et de l’entrepreneuriat féminin – FEEF, le vendredi 11 novembre 2022. Au menu : partage d’expériences et découvertes de trois femmes aux profils atypiques.

La salle des fêtes de l’hôtel Ivoire est toujours aussi class avec son air conditionné qui tourne à plein régime. Elle devient encore plus somptueuse avec les couleurs de peau, les regards rayonnants et les tenues vestimentaires aussi sobres que raffinées de ceux qui l’occupent. L’assemblée se constitue majoritairement de femmes et de jeunes filles. Les jets de lumières bleues et roses donnent une touche éclatante au podium. Au fond, derrière les panélistes, un grand écran diffuse leur image. À gauche, se trouve un autre écran qui émet à petite fréquence, les faits et gestes des participants.

Au pupitre, Daisy PORTELLA, la modératrice, présente d’une voix assurée, les invités du panel. Frederick EKRA, fondatrice de Freed’Art Agency, Djénéba KEITA, directrice générale de Africafé et Ange Grâce BEHO, juriste en droit pénal. « J’ose prendre ma place à la table pour écrire mon histoire » est le thème qui les réunit.

Djéné et Freeda racontent comment la passion les pousse à changer de profils professionnels et parvient à faire d’elles des entrepreneures accomplies. Quant à Ange Grâce, elle explique combien la force de la résilience lui permet de renaître.

« À quel moment avez-vous réussi à prendre votre place dans le milieu professionnel ? » demande Daisy. La rencontre se déroule par des sessions de questions-réponses.

« Tout commence au Cap-Vert. Là où j’étais avec ma famille. Je suis gestionnaire financière de formation à la base. Rien à voir avec la restauration. » s’empresse de répondre Djéné, entre de fous rires. Son coffee shop, un lieu chaleureux et convivial, se situe dans l’un des quartiers huppés de la capitale ivoirienne, Djéné tire son inspiration de son amour pour la bouffe et les rencontres. « J’aime manger. J’aime recevoir », avoue-t-elle. « Les Capverdiens me parlaient de la Mourabèze, synonyme de l’hospitalité comme la Teranga au Sénégal. Je ne retrouvais pas cette hospitalité. Je décide alors de leur montrer ce que c’est que l’hospitalité africaine ». renchéri-t-elle. Ses envies et son perfectionnisme lui permettent d’exercer et de vivre de sa passion : faire ressentir à ses clients l’hospitalité à l’Africaine !

Pour Ange Grâce, c’est le recommencement. : « Il y a 5 ans, j’ai eu un accident qui m’a coûté le bras droit. Comment recommencer ? Tous les gestes simples de la vie me semblaient désormais difficiles » explique-t-elle entre deux émotions. Grâce parle de sa guérison : « Après deux annees passéss à fuir les regards, j’ai fini par créer une page sur Facebook « Strong girl ». Je recevais des messages de femmes dans ma situation. Elles ne trouvaient pas leur place dans la société. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai commencé à relativiser. C’est peut-être ma voie ! », s’exclame-t-elle.
Avec sa force mentale et la résilience, elle parvient à être une femme prolifique.

À la différence de Djénéba, Frederick EKRA est une véritable touche-à-tout. « Je n’ai pas eu de déclic. J’utilise tout ce que j’ai en ma possession pour en faire quelque chose de plus utile. », répond-elle l’air amusée. Passionnée et créative, Freeda tire son inspiration de sa capacité d’adaptation à son environnement.

C’est dans une atmosphère décontractée et riche d’enseignements que se déroulent les échanges. Ces dames édifient le public avec leurs parcours parsemés d’embûches. Des anecdotes qui rendent tout autant mélancolique, nostalgique que réaliste.

Les échanges durent 75 minutes. C’est la clôture. Sous un tonnerre d’applaudissements, rendez-vous est pris pour le lendemain, samedi 12 novembre 2022, au jardin botanique de Bingerville, pour la journée 2 du forum de l’emploi et de l’entrepreneuriat féminin. 

Pauline Traoré