Les femmes du colloque festival de Josué Guébo

Ce Jeudi 27 Octobre 2022, s’est tenue à la Bibliothèque Nationale Abidjan – Plateau, la deuxième journée du Colloque festival dédié de l’écrivain ivoirien Josué Guébo. Au rang des panélistes, les femmes sont à l’honneur.

Plateau, centre des affaires de la ville d’Abidjan. Sur la façade de la Bibliothèque Nationale, une affiche annonce l’évènement. Devant l’auditorium, des stands sont installés. Des livres de Josué Guébo sont présentés sur des tables. Pendant que certains bibliophiles achètent des bouquins, d’autres se contentent de lire les titres. Dans la salle, les chaises sont disposées en trois rangées. La lumière est tamisée. Dans une atmosphère glaciale, les premiers arrivés s’installent. Dans le fond, un mur aux couleurs du drapeau national. Des kakemonos à l’effigie de la manifestation sont installés dans les encoignures. La table de séance est couverte de pagne. En face, un public hétérogène.

Il est 09 heures 30 minutes. Les invités sont présents. Le modérateur prend le micro et annonce le début de la cérémonie. Des panels sont animés par des universitaires. Parmi eux, deux femmes. Il s’agit de Nahadjenin Seleho, Doctorante en poésie africaine à l’Université Alassane Ouattara et Marie Rachel Gogohonon, spécialiste de poésie africaine et de poétique.

« Aujourd’hui, je suis intervenue sur nomination et labialité du lexique ‘’immigration’’ dans Songe à Lampedusa », confie Docteure Okahi. « L’auteur a utilisé songe à Lampedusa comme un prétexte pour exprimer son rêve de voir un monde meilleur et pour exprimer aussi la situation qu’a vécue Lampedusa le 03 Octobre 2013. Des hommes sont morts. Lampedusa a vécu une tragédie. Mais, cette tragédie ne se vit pas seulement que pour les immigrants, pour ceux qui vont sur l’eau. Elle se vit également sur la terre ferme (…) le poète a essayé de porter la douleur de tout un peuple, d’être la voix des sans voix (…) et ce n’est pas l’immigration seulement qui est mise en exergue par l’auteur. Il y a aussi le souhait de voir un monde meilleur. Un monde sans immigré. Un monde où l’immigrant qui a le désir d’aller vers l’autre puisse savoir qu’en réalité, il n’y a pas de bonheur qu’ailleurs. Le bonheur se trouve aussi chez nous », explicite-t-elle.

L’écrivain est aussi enraciné dans la culture. « Il ne faut jamais renoncer à sa culture, à ce qui constitue notre identité (…) 80% des cultures qu’on voit aujourd’hui émanent de l’Afrique. Tout ce qui nous identifie, nous caractérise en tant que peuple à part entière (Les masques, les chants de réjouissance, les danses, …) avant que l’Islam et le Christianisme ne viennent dans nos vies », lance Nahadjenin Seleho, étudiante en lettre moderne. « Josué Guébo est un écrivain qui transcende tous les temps. On passe du passé au présent jusqu’au futur. Il a le don et la facilité d’interpréter toutes sortes de sujets », ajoute-t-elle. « C’est un éminent émérite écrivain qui appartient à la période d’après Zadi Zahourou. Il fait partie des poètes qui ont bouleversés l’écriture ivoirienne. C’est un poète prolixe, prolifique et polyvalent », renchérit Marie Rachel Gogohonon, la spécialiste en poésie africaine.

« Josué Guébo attache assez de crédit à la question du genre parce que dans son œuvre ‘’L’Or n’a jamais été un métal’’, on parle d’un métal qui est représenté sous plusieurs formes. Et quand on lit jusqu’à la fin, on parle de la femme qui doit être considérée comme l’or dans le monde. Il parle aussi de la femme dans plusieurs de ses œuvres », martèle la doctorante en lettre moderne. « Dans mes textes, je donne un statut égal à l’homme et à la femme. On le voit dans le ‘’Le sacre de Djetehi’’ (…) cette affirmation s’exprime par la revendication de l’égalité du genre et le refus de la maltraitance », affirme Josué Guébo.

L’artiste a reçu le prix de la citoyenneté des mains de Maxime Ndebeka, poète et dramaturge sénégalais. Ce colloque festival est organisé par l’ONVDP (l’Observatoire National de la Vie du Discours Politique) et le CRELIS (Centre de Recherche et d’Etudes en Littérature et en Science du Langage). Il a débuté ce Mercredi 26 Octobre et a pris fin ce Vendredi 28 Octobre.

Mubarak Abolaji

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