Vendredi 11 mars 2022. Au forum de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, s’est ouvert le festival du consentement (FESTICO). Une initiative de l’association Stop Au Chat Noir, engagée contre les violences basées sur le genre. Deux jours, pour sensibiliser à la notion de consentement. Lutter contre les violences faites aux femmes. Leur apprendre à s’assumer. Au programme de cette première journée, des ateliers et panels, au nombre desquels figure une activité particulière: l’Atelier Danse Thérapie.

Il est 13 heures. Participants et organisateurs s’affairent devant la dizaine de stands installés. Au beau milieu de la grande salle du forum, des nattes. La disposition circulaire des chaises donne le ton. L’atelier sera participatif. Bolewa Sabourin entre dans le cercle. C’est lui qui mène la danse. Danseur professionnel, chorégraphe et co-fondateur de l’association LOBA, il s’attelle à accompagner les femmes. Créer à travers la danse, un espace sûr, où « les femmes se sentent libres d’utiliser leur corps sans qu’on ne leur dise quoi faire.
Dans les ateliers de danse, elles reprennent pouvoir sur leurs corps. Et en reprenant le pouvoir sur leur corps, elles reprennent pouvoir sur leur vie », explique-t-il. « La danse n’est pas que du divertissement. Il y’a aussi un aspect thérapeutique », ajoute le danseur.
Bolewa invite les participants à se déchausser et à le rejoindre sur la piste. Quelques hésitations, et un cercle composé de femmes et de quelques hommes se forme. La musique résonne dans la salle. Des étirements pour débuter. Bouger la tête. Puis les épaules, les bras, jusqu’aux pieds.
Sur des notes d’afrobeat, chacun est invité à faire un mouvement de son choix, que les autres copient pendant quelques secondes. L’exercice n’est pas anodin. Il permet « d’assumer le regard des autres, de prendre confiance en soi, et d’être des leaders », souligne Bolewa.
Entre deux pas, les rires fusent. Les visages se détendent.
Les participants s’attaquent à une chorégraphie. D’abord lentement. Puis rapidement. Musique coupé décalé cette fois. Chacun, tout seul doit reproduire la chorégraphie. Des sourires se dessinent sur les visages qui réussissent. C’est le but de cet ultime exercice. « Il sert à travailler l’estime de soi, le sentiment de fierté, de plaisir », conclut Bolewa Sabourin.
« La danse m’a permis de détresser. Ça m’a apaisé et fait du bien », témoigne Déborah Bailly, élève et participante.
Des ateliers sur les droits des femmes, le féminisme, le consentement dans divers milieux. Le FESTICO, premier festival de ce genre en Côte d’Ivoire, se poursuit jusqu’à ce samedi 12 mars.
Eudoxie KOUAKOU