Effondrement d’immeuble à Angré : c’était prévisible !

08 mars 2022. Deux jours après l’effondrement d’un immeuble à Cocody Angré 8e Tranche non loin de CGK, les pompiers sont toujours à l’œuvre. Des victimes tentent de sauver leurs affaires. Les habitants du quartier crient leur ras-le-bol et indexent la propriétaire de l’immeuble. Pour eux, le drame était prévisible.

Huit jours après l’effondrement d’un bâtiment à Treichville. Les habitants de la commune de Cocody, eux aussi, en font les frais. Un immeuble de 28 appartements, occupés de 18 habitants s’est écroulé sur les résidents.

« Le bâtiment était fissuré. »
Sur les lieux, des décombres. Les agents des sapeurs-pompiers tentent de sauver ce qui reste. Autour, une file de personnes : parents de victimes, anciens résidents, voisins du quartier, regarde la scène avec beaucoup d’émotion. Comme un jeu de cartes tout s’est écroulé. La vue est insoutenable « Depuis un bon moment, nous avons remarqué que le bâtiment était fissuré. On se demandait s’il allait tenir un an de plus. Beaucoup d’habitants ont déménagé. Surtout, ceux du premier et du deuxième étage », révèle Jean Paul, habitant du quartier, venu en aide aux victimes.
Un peu plus loin, deux des victimes venues voir s’il y avait encore des choses à sauver. « J’étais au téléphone vers 23 h quand j’ai eu l’impression que l’immeuble bougeait. Gbou ! Gbou ! Deux fois. C’’était comme si on était dans un ascenseur. Impossible de sortir, la porte était bloquée. L’immeuble s’était divisé en deux. J’ai cassé le mur et fais un espace. Et j’ai fait passer tous les enfants avant de sauter. Je suis blessée avec des séquelles sur les fesses. La propriétaire n’est arrivée sur les lieux. Le voisin du premier, arrivé il y a à peine 3 semaines est mort avec toute sa famille », raconte Lehi Viviane résidente au 4e étage de l’immeuble.

Dédommagé.es. Oui, mais…
Les autorités municipales ont pris en charge les victimes. Logement, nourriture et vêtements. « A la mairie de Cocody, on nous a nourri et remis la somme de 50 000 F CFA par personne. J’ai reçu 200 000 F CFA. Quand le Premier ministre est arrivé, il nous a remis un million qu’on a partagé. Ce qu’on veut, c’est qu’on nous aide à nous réinstaller. Que cela ne se répète plus. Qu’ils vérifient les constructions. Qu’ils ne restent pas dans les bureaux à signer des papiers. En plus d’inscrire à détruire sur les bâtiments, qu’ils les détruisent », poursuit-elle. Selon Serge Kouassi, l’une des victimes, le Premier ministre devrait les recevoir ce vendredi 11 mars 2022 au sein de la mairie de Cocody. Dans les décombres, il a retrouvé sa carte bancaire.
« Nous voulons qu’il y ait une commission de suivi des constructions et une vérification du matériel. Nous n’avons pas de nouvelles de la propriétaire. Je suppose qu’elle cherche comment fuir ses responsabilités. On le voit tous, un immeuble qui s’effondre comme du sable… Rien ne montre qu’elle a fait un effort, elle avait juste besoin d’argent. Elle a fait perdre la vie à des personnes. Il y a des familles détruites aujourd’hui », s’offusque-t-il.
Le 12 mars 2021, à Cocody, dans le village d’Anono, un bâtiment R+5 s’effondrait laissant pour compte 2 morts. S’en suivent le 21 mars 2021, l’effondrement de 3 balcons à la Riviera Bonoumin. Depuis, rien n’est fait. Pour les résidents, difficiles de fermer les yeux paisiblement. Craignant de subir à nouveau la chute de leurs espaces de vie.

Paule-Ursule KOFFI

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