Bercé par le doux murmure du vent et le chant des oiseaux, à l’ombre de plusieurs palmeraies, un espace de détente et de restauration accueille les amoureux de la nature. « Bouatikro Village ». Situé dans la commune d’Abobo à Abidjan, au cœur de la cité Biabou 2, ce restaurant plein air est réputé pour son approche de l’univers traditionnel et pour la qualité de ses repas. Immersion.

Dans une cuisine à ciel ouvert, quatre jeunes femmes vêtues d’un uniforme bleu s’activent. Autour d’elles, des ustensiles de cuisine, quelques récipients et des vivres prêts à servir. L’une d’entre elles prépare, dans une grande marmite posée sur un feu de charbon, du riz blanc. Une sauce dans laquelle mijote des morceaux de « tête de mouton fumée », roucoule également sur un fourneau un peu plus loin. D’un pas pressé, deux hommes font des allers-retours incessants pour installer et servir les premiers clients.

Il est 12 heures, l’espace est bondé de monde. Le concept crée de l’attraction tous les jours. Beaucoup plus les weekends. Proposer des repas traditionnels dans un cadre rustique, au milieu de la nature suscite de l’intérêt. Responsable du restaurant, Arsène Konan revient sur les raisons de cette initiative :

« Bouatikro Village signifie village de tête de mouton. A la base notre spécialité c’est, tête et pattes de mouton. Avec mon épouse on le commercialisait en ligne et les gens appréciaient tellement nos plats que finalement on s’est dit, pourquoi ne pas leur proposer de déguster nos plats dans un environnement comme au campement ou au village. L’idée, c’est de permettre aux personnes qui sont nostalgiques de certaines valeurs traditionnelles, de pouvoir se ressourcer, manger de la viande de brousse et boire du bon bandji (vin de palme, ndlr) dans un cadre naturel, loin du tohu-bohu de la ville ».

Des clients venus de partout

Installés autour des tables disposées de parts et d’autres, sur des sièges en bois, certains clients venus en famille savourent le contenu de leurs assiettes en discutant joyeusement. D’autres se détendent calmement en sirotant du vin de palme. Des jeunes, des moins jeunes, des couples, des enfants. La clientèle est variée.

« Je viens régulièrement ici le weekend avec mon pote pour changer d’air. Le cadre nous met directement en contact avec la nature et l’ambiance est vraiment sympa. Il y a certaines personnes qui trouvent que c’est bizarre, mais nous on adore », témoigne Amour Maxime, un habitué des lieux.

En retrait, derrière quelques arbustes, à l’abri des regards, deux cabanes sont aménagées pour recevoir des clients qui souhaitent avoir plus de confort. A l’intérieur, un lit spacieux, un brasseur et une douche propre.

« Nous avons construit ces cabanes parce que certains clients expriment le besoin de se coucher pour dormir après avoir bien mangé. Pour l’instant on ne leur permet pas d’y passer la nuit mais les cabanes sont tout le temps réservées pour la journée », signifie Arsène Konan, co-propriétaire du restaurant.

Visée nationale

Au four et au moulin, Arsène Konan et son épouse Rebecca, réussissent à satisfaire la clientèle avec l’aide de quatre employés qu’ils ont dû recruter pour leur prêter main forte.
L’initiative de ce restaurant plein air est un véritable succès. Le couple ne compte pas s’en arrêter là.

« D’ici quelques années, on envisage s’implanter dans cinq villes de la Côte d’ivoire et acheter nos propres espaces parce que pour l’instant on loue cet endroit. On souhaite également aller plus loin en ouvrant un complexe hôtelier avec le même concept pour permettre aux gens de quitter la ville et de venir séjourner dans notre cadre naturel », ambitionne madame Konan.
Rachidath BOURAÏMA