Marchés rentables, vente en gros ou en détails. La commune commerciale connaît son pic d’affluence au mois de décembre, période festive. Adjamé, la principale zone marchande à Abidjan est une référence quand il s’agit de shopping. Les populations y trouvent tout, selon leurs goûts à des prix défiant toute concurrence.
15 heures. Samedi 18 décembre 2021. La grande voie reliant la commune d’Adjamé et celle du Plateau par le grand marché du Forum grouille de monde. Cette population y est pour les préparatifs des fêtes de fin d’année. Dans les ruelles, hommes et femmes se bousculent entre les étals. Rien n’empêche vendeurs et clients de marchander. Ni le soleil brulant, ni les bruits de klaxons ne semble les déranger. Les commerces vibrent aux couleurs des fêtes. Mais aussi, au rythme d’un mix de musique urbaine (coupé-décalé), conçu pour la présentation et la vente de leurs produits.
Dans cette marée humaine, il est difficile de s’y retrouver. Certains visiteurs, à l’image de Paula, revendeuse de bijoux, ont la carte d’Adjamé dans la paume. Elle se faufile entre les personnes à la rencontre de Soro, rompu à la vente au détail. Une fois arrivée, elle tombe sous le charme des prix et de la qualité des produits. Comme on le dit à Abidjan, « Connaisseur connaît, gaou passe ! ». En français facile, les habitués savent saisir les opportunités. « J’aime Adjamé à cause du prix. Ici, les prix sont abordables. », explique Paula, sourire aux lèvres. Elle s’approvisionne en quantité avec l’espoir de faire de bonnes affaires.
Non loin de là, dans le magasin de Lass, des clientes, en grand nombre, discutent les prix des paquets de mèches. La majorité des clientes, des grossistes, vient de l’intérieur du pays. Chez Lass, les paquets de mèches se partagent comme de petits bouts de pain. « Ces derniers jours, les clientes ont doublé, triplé même », s’étonne-t-il. Cependant, la situation n’est pas pareille de l’autre côté de la route, juste en face de lui. Sur des étals, Rokia, tient son commerce de jouets pour enfants.
Il est presque 17 heures et Rokia peine à écouler ses stocks. « Ça ne va pas. Les clients se plaignent beaucoup. Ils disent que tout est cher dans le marché. Quand tu dis le prix, certains crient, d’autres s’en vont », se plaint-elle, toute furieuse. Pourtant, sur le trottoir, les vendeuses ambulantes se partagent la part du gâteau. Elles accostent des visiteurs qu’elles réussissent à convaincre avec leurs marchandises. « La concurrence est rude. Je prends la marchandise dans mon magasin et je viens discuter avec les clients dehors ici. Ça me permet de vendre rapidement. Je les envoie aussi dans mon magasin, s’ils veulent d’autres choses». Confie Kouakou, vendeur de vêtements. Plusieurs personnes profitent de la situation pour s’échanger les contacts.
À quelques mètres, des porteurs de marchandises, accourent de partout. Certains fendent la foule en direction des stands à approvisionner et des camions à remplir au niveau du « marché Gouro » (marché de vivriers). La voie qui y mène est boueuse. Les habitués du coin sont équipés de longues chaussures en caoutchouc facilitant la traversée. Alors que les nouveaux venus avancent dans la boue à pas de tortue.
Sur les lieux, un groupe de femmes se presse devant un tas de tomates, tandis que d’autres sont devant des oignons. « C’est le moment d’acheter les condiments pour la cuisine des fêtes. Sinon, la semaine prochaine tout va augmenter », interpelle Sylvie, avant de prendre un véhicule pour rejoindre son domicile. À la gare de San-Pedro, Nassira, fait de même. Elle se rend à Tabou avec des sacs chargés de marchandises.
A la tombée de la nuit, alors que le car de Nassira quitte la gare, les marchands ferment leurs commerces. Adjame présente un tout nouveau visage avec de nouveaux acteurs : Les ‘’gros camions’’. Pour eux, c’est le début d’une journée chargée.
Durand N’dri